facile, nous dit Valérie ...
Envie de moments de surprises qui émailleraient de temps à autre les séances mensuelles de jardinage.
Septembre nous mena ainsi à la ferme de François Chevallier, la ferme de Bagneux, pour une soirée si belle que chacun s'en souvient.
Avril, rendez-vous était pris avec la 'sorcière confiturière', également connue sous le nom de Valérie Loescher.
Il s'agissait de réconforter les jardiniers un peu paresseux, ou débordés, ou juste curieux, en nous montrant que, sans rien faire, à l'instar de nos ancêtres-cueilleurs, nomades d'ailleurs, il est possible de se régaler sans rien cultiver !
La séance eut lieu en deux temps : le dimanche, cueillette et préparations culinaires, les dix premiers inscrits y furent conviés.
l'accueil à la ferme de Bagneux, dimanche 1er avril (le coq avait déjà chanté ;-))
tige carrée, feuille veloutée, le lamier
un plein panier d'orties (en secours, le plantain si çà pique !!!)
Le lendemain lundi, 24 personnes rassemblées pour une séance en intérieur autour de Valérie.
facile, donc, nous dit-elle ...
les plantes sauvages çà pousse partout, çà a du goût,
il suffit pour se régaler d'avoir au sol les yeux rivés
pour détecter l'ail des ours qui finira en pesto,
le tussilage au goût délicat
le lamier pourpre ou l'ortie (selon que vous soyez quiche ou quatre-quart )
et pour finir, un petit verre de lierre terrestre ?
Valérie fut pédagogue : utilisons trois de nos sens pour nous assurer que la plante est belle et bien reconnue, avant de la goûter :
la vue (couleur, forme, nombre et orientation des différents éléments - nervures par exemple),
l'odorat, en humant à plein nez le végétal froissé,
le toucher permet de détecter le velouté, le rugueux, le glabre ou le poilu, le soyeux ...
alors seulement, si l'on est certain de ne pas être face à une des 150 plantes toxiques possibles, mettre en oeuvre le goût, pour affiner la rencontre : goût de champignon ? le plantain peut-être ! goût de poisson pour la consoude, et d'huître pour la bourrache, tout cela bien sûr selon les papilles de chacune, de chacun ...
Au cours de cette soirée, nous avons donc regardé, humé, touché, reconnu puis dégusté des herbes fraîches : plantain (major, lancéolé, moyen), ail des ours, cardamine des prés, ortie, lamier, lierre terrestre et consoude.
cardamine des prés et feuilles de lamier
lierre terrestre en tenue d'intérieur
Nous nous sommes régalés également de plantes cuisinées :
fleurs de berce confites
gelée de fleurs de sureau
gelée de baies de sureau
boisson au lierre terrestre
quiche au lamier pourpre
cake à l'ortie
pesto d'ail des ours
décorés de fleurs de lamier et de pistils de fleurs de pissenlit.
La soirée a été délicieuse, nous avons beaucoup appris, des envies d'autres savoirs sont nées.
Nous savons désormais qu'une plante peut être comestible ou toxique selon son stade de développement (cas du houblon, du ricin, de l'if). Les plantes comestibles tout au long de l'année se mangent crues en début de pousse puis cuites ensuite (feuilles de plantain). Pissenlit et rosette de bourse à pasteur se mangent tous deux, mais nous savons maintenant les reconnaître grâce à l'orientation des dentelures de leurs feuilles. Nous regardons désormais les ombellifères d'un oeil critique : glabres et feuilles très découpées ? danger ! De même sureau noir et sureau yèble seront justement identifiés.
Il est possible de passer en cuisine le tussilage en beignet salé, le plantain en risotto, la consoude en beignet de 'poisson pané' ...
Un grand merci à Valérie pour cette séance si bien menée, et sans aucun doute, à bientôt !
Valérie Loescher et les jardiniers
Album photo ici
Annonce de séance ici
Recettes de la soirée ici
Articles JardinBioMagazine 1 2
Vidéos cueillettes François Couplan ici
photos de la ferme de Bagneux sur un blog d'AMAP ici